"En quoi
l’altérité nous rend-elle poreux, curieux, en quoi nous ramène-t-elle si fort à nous-mêmes, nos piliers fondateurs comme nos vacillements et nos doutes ? " C’est autour de cette question, et
prenant comme point de départ des témoignages recueillis à Cuba et en France que ce projet s’est construit peu à peu. La compagnie souhaite y explorer la relation de l’individu au monde qui
l’entoure, sa capacité à répondre, à créer dans son quotidien des fenêtres pour respirer.
Sur le plateau, trois interprètes engagent un aller-retour entre le temps de la représentation et celui du témoignage, pour se laisser
gagner peu à peu par la fiction. Ça parle d’attirance et d’appréhension, de méconnaissance et d’illusions, mais aussi de désir, d’appropriation, du besoin de l’autre, de ce qui se joue dans
les corps, ce qui se perçoit dans un geste, une démarche, un regard, ce qui circule par-delà les langues.
Cette histoire qui s'invente, c’est celle d’une rencontre, de rencontres croisées, l’espoir immense mis
dans « l’ailleurs », et l’occasion aussi de tester la limite de certains idéaux. Ici les mots et les corps dialoguent ensemble pour inventer un temps où chaque tentative d’exister
serait bonne à prendre.